Comment et quand avancerons-nous avec la CEF ?
C’est avec cette impression que nous quitterons les lieux.
L’intérêt principal de la rencontre est d’avoir échangé avec d’autres victimes.
Des victimes motivées. Jusqu’à quel point ?
Malgré une invitation arrivée très tardivement nous étions 40, venus de toute la France. Ce qui illustre la volonté des victimes d’avancer ! Encore faut-il qu’ils puissent être pleinement entendus.
Certaines victimes travaillent depuis plusieurs années avec la CEF, il est à noter que jamais un ordre du jour a été établi, jamais il n’y a eu de compte-rendu de réunion. Et ces victimes, qui auraient pu prendre place dans le dispositif depuis bien longtemps sont fatiguées. C’est à se demander si un phénomène d’usure des victimes n’est pas attendu de la part de la CEF.
De plus nous savons qu’une nouvelle équipe va prendre place en juillet prochain à la CEF, aucun membre de cette nouvelle équipe n’était présent à la réunion.
Un système sans hiérarchie
L’organisation même du système des évêques de France fait que chacun agit à sa guise dans son diocèse, il n’y a pas de hiérarchie. Selon les diocèses, les cellule d’écoute sont très diversement organisées, plus ou moins efficaces.
Et les services des diocèses ne communiquent pas entre eux, n’échangent pas sur le sujet qui nous préoccupe. Il y a donc un problème majeur pour mettre en place des formations qui soient pleinement efficaces.
Un diplôme universitaire pris en charge par la CEF pourrait être proposé aux écoutants et aux victimes.
Les évêchés renvoient généralement vers « France Victimes » les personnes qui se manifestent auprès d’eux, ils sont finalement assez peu nombreux, ce qui est logique : une victime appelle rarement son bourreau mais cela nous le savions déjà.
Enseignement catholique absent
Chacun a regretté l’absence et le silence assourdissant des responsables de l’enseignement catholique. La colère gronde. Car la prévention dans les écoles est inexistante de façon concertée.
Une multitude de compétences chez les victimes
Nous avons ensuite fait des ateliers dans lesquels nous avons pu constater la diversité de compétences chez les victimes. Il est indispensable de repérer ces compétences pour construire un groupe efficace. L’expérience de certains en matière d’écoute est également un atout précieux.
Je reviendrai ultérieurement sur ces atelier à 6 ou 7 personnes car des idées intéressantes en sont sorties.
Victimes adultes, sujet brûlant
Il a été question également de la prise en charge des victimes adultes. Vaste débat d’actualité qui nous dépasse un peu mais qui est vécu très diversement pour ne pas dire avec des divergences très nettes au sein même de la CEF, de la Corref et des organismes de reconnaissance et de réparation. La colère gronde là aussi.
Nous attendons des engagements clairs de la part de la CEF et une implication de l’enseignement catholique sur le sujet.
Il est urgent de mettre en place un comité de victimes, une entité reconnue, institutionnalisée, qui veillerait à ce que les engrangements soient pris, mis en place et opérationnels. Ainsi peut-être pourrions-nous songer à établir des liens de confiance ?