L’ASSOCIATION AMPASEO, RECONNUE D’INTÉRÊT GÉNÉRAL, EST HABILITÉE À RECEVOIR DES DONS DÉDUCTIBLES DES IMPÔTS À HAUTEUR DE 66% POUR LES PERSONNES PRIVÉES ET 60% POUR LES PERSONNES MORALES

11octobre : Notre-Dame

 En la Cathédrale Notre-Dame de Paris qui se relève…

TEMPS SPIRITUEL pour les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Eglise.



Dans le cadre de l’année de réouverture de Notre-Dame de Paris, des personnes victimes ont souhaité propos
er un temps spirituel dans la cathédrale, le 11 octobre 2025 de 10 h à 11hFaire une halte spirituelle sur leur chemin de reconstruction,dans cette Cathédrale qui se relève, prenait tout son sens pour les personnes victimes. L’Inirr, la CRR et le diocèse de Paris se sont associés à cette demande afin de permettre sa réalisation. 

Trois représentant d’Ampaseo ont donc  rejoint Paris ce 11 octobre : Bernard Humeau, Claude Marsaud et Christian Bizon.

Ce temps spirituel – qui n’était pas une messe – était une proposition ouverte à des personnes qui y voient un intérêt dans leur propre chemin de reconstruction. Elles pouvaientêtre accompagnées de leurs proches. Ce sont donc plus de 300 personnes qui se sont retrouvées au centre de l’édifice faisant fi des visiteurs déambulant sur les côtés

Conscient du frein que cela pourrait constituer, le groupe chargé de la mise en œuvre du projet a fait le choix que ce temps ne soit  pas conduit pas des responsables religieux. Les clercs présents étaient invités à ne pas porter d’habit liturgique. 

Cette halte spirituelle était constituée de lectures de poèmesd’un texte biblique, de témoignages, d’intermèdes musicaux (harpe et accordéon de concert), d’un temps de méditation spirituelle et de chants interprétés par le collectif des Voix libérées avec les Pueri Cantores. Chaque participant était aussi invité à accrocher sur une grille un « ruban contre l’oubli » 

A la fin de la cérémonie, les participants furent invités à déambuler librement dans la Cathédrale et ce temps fort se termina à l’église Saint Merry pour un moment convivial autour d’un apéritif. Ce fut une occasion de  se rendre compte que l’association Ampaseo était de plus en plus connue et reconnue par des personnes victimes et les instances mises en place à la suite du rapport de la CIASE (Inirr et CRR).

12 septembre 2025 - Ampaseo reçue au Haut commissariat à l’Enfance et au Ministère de l’Intérieur


À notre demande, nous sommes reçus pour deux réunions importantes : l'une au Haut commissariat à l'Enfance (HCE), l'autre au Ministère de l'Intérieur.

Notre intention est de marquer de notre empreinte ces lieux emblématiques de la République Française, nos questionnements sont nombreux.


Haut commissariat à l'Enfance

Mme Sarah El Haïri, députée de Loire-Atlantique, était précédemment ministre chargée de l’Enfance. Elle a été nommée Haute-Commissaire à l’Enfance en mars 2025, date de création de ce service d’Etat.

M. Adrien Baron, Conseiller auprès de la Haute Commissaire à l’Enfance, nous invite à nous exprimer.

Visiblement ému après avoir entendu nos témoignages, M.Baron nous éclaire.

- Pour les violences sexuelles sur mineurs, un partenariat avec la CEF a été conclu. Une

étroite relation est nouée avec des Unités d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED).

- La responsabilité des institutions, de l’Eglise, des Congrégations, des parents, les dégâts collatéraux dans les couples, familles, entourages, ne sont pas assez pris en compte et contribuent au déni et au silence

- Notre volonté est que les auteurs de crimes sur enfants soient condamnés. En terme

d'éducation, de prévention, de protection, la présence de victimes- témoins est indispensable.

- Il nous est proposé de nous lier à d’autres associations, telles que la nôtre, et qu'à la suite, le ministère, pourrait organiser une rencontre avec ces groupes. Ce travail sera nécessaire avec d’autres service tels que santé, éducation, justice, droit pénal,…mais aussi l’Eglise, la CEF, les diocèses, les provinces ecclésiastiques, la Direction de l’Enseignement Catholique.

- Les écrans, le numérique, l’IA, la pornographie, l’obésité, les réseau-sociaux, la parentalité, l’accueil des enfants dans les crêches, les milieux éducatifs, artistiques, sportifs, la lutte contre, le no-kid, la dénatalité, les viols, l’égoïsme, le refus de l’enfant. Tous ces sujets sont évoqués

- La parole des enfants a été écoutée dans le passé mais n’a pas toujours été entendue. Cela peut se faire dans lieux qui leurs sont réservés, dans le respect de l’Enfant et avec beaucoup de précautions. D’où un besoin de formation, non seulement psychologique, mais aussi profondément humaine.

Mme Sarah el Haïri nous rejoint pour quelques instants d'échanges. Elle nous propose de nous revoir avec d'autres associations de victimes. Ce dont nous prenons acte. Sur le sujet, elle est le lien entre les ministères, interlocutrice des ministres concernés. Elle organise aussi des séances de travail avec, entre autres comme supports, des documentaires dont « le Prix d'une Vie », réalisé en 2023 par Bernadette Sauvaget et Olivier Lamour, produit par CPB Films


Ministère de l'Intérieur

M. Claude Tiéri, délégué du Bureau Central des Cultes de France nous accueille.

Nous sommes attendus par M. Louis-Xavier Thirode, directeur adjoint

du cabinet du Ministre de l’Intérieur, chargé des cultes. 

Présentation de chacun, notre histoire et des échanges brefs dans un premier temps.

- M.Thirode regrette que Gabriel Girard, frère de St Gabriel grand pédocriminel (160 victimes potentielles) n'ait pas été jugé.

- Le parcours de notre association surprend nos interlocuteurs qui comprennent que nous sommes volontaires, déterminés et désireux de travailler avec les ministères qui concernent les enfants. Notamment celui de l'Education Nationale.

- Nous déplorons et faisons part de notre mécontentement sur le fait qu'aucun politique, en général, ne s'est prononcé suite au rapport de la CIASE.

La réponse qui nous est donnée est la crainte de l'erreur judiciaire possible, en référence à l'affaire d'Outreau. Cette réponse évasive ne nous convainc pas du tout. 

- Etant Enfants de la République, nous défendons la demande de la création de la Cause

Nationale de l'Enfant qui n'existe pas en France, contrairement à la cause animale. Nous avons appris par Mme El Haïri qu'un chat mort dans une rue de Paris a déplacé, il y a quelques temps, trois ministres ! La question fuse : « Un seul ministre se serait-il déplacé pour la mort d'un enfant dans la rue ? » 

- Nous évoquons la suppression de la prescription pour tous les crimes et abus sur tous les enfants et les personnes vulnérables. Nous voulons son abolition, sa

suppression totale et définitive. Nous sommes écoutés avec intérêt . On nous avance que le silence des victimes est reconnu. C'est insuffisant pour nous.

- Nous nous intéressons au sort des pédocriminels en fin de peine. La réponse est floue mais c’est bien un sujet qu'il faudra aborder un jour.

- Pour le reste, rien de concret si ce n'est que tout doit se traiter entre les ministères (intérieur, justice et éducation). Légiférer prendra un temps fou. Les 90 associations ou collectifs de victimes qui ont été créées en France (avec l'appui de la presse) pourraient peut-être changer les choses plus rapidement ?

- Une proposition nous est faite par le ministère : trouver deux autres associations de

victimes afin de mettre sur pied des journées de travail communes victimes, intérieur, justice et éducation.


Cette journée a été très riche de rencontres et d'échanges, dans un respect réciproque. Nous avons mis les pieds là où il fallait. Nous avons dit ce qu'il fallait dire . Ce sera très utile pour la suite des actions d'Ampaseo.


Le 29 août, conférence de presse diocèse de Nantes, Collège Saint-Stanislas, révélations et appel à témoignages

Dix victimes ont été entendues par le diocèse de Nantes : cinq prêtres et un surveillant, tous décédés, les ont agressées sexuellement entre 1958 et 1995.

Une conférence de presse a été organisée conjointement par le diocèse et la direction diocésaine. Cet événement marque un tournant significatif dans la gestion des abus sexuels au sein de l'Église catholique en France. 

Les mesures prises par le diocèse de Nantes, notamment l'ouverture des archives et l'appel aux témoignages, sont saluées comme une "première nationale" par les membres de l’association Ampaseo.

Cet événement inédit témoigne d'une volonté de transparence et pourrait servir de modèle pour d'autres diocèses.



Décisions et mesures du diocèse et de l’enseignement catholique :


- Appel aux auteurs de tags : Les auteurs des tags sont invités à se présenter à l'évêché en toute sécurité, pour être écoutés.

- Ouverture des archives : Les archives de Saint-Stanislas et du diocèse sont ouvertes pour le recoupage des faits recensés.

- Circulaire de sensibilisation : Une circulaire sera distribuée dans tous les

collèges de Loire-Atlantique et les trois séminaires du département (Guérande, Legé et Nantes).

- Formation "Stop abus" : Depuis avril 2024, 650 personnes ont suivi la formation «Stop abus » dans les paroisses du département.

- Prise de conscience et engagement : « Grâce au rapport de la CIASE, nous

avons pris conscience du retentissement de ces actes de violence. Et ça, ça nes'efface jamais. Notre cellule d'écoute Pays de Loire a recensé près de 300 actes de violence. Nous voulons donner la paroles à toutes celles et à tous ceux

qui ont vécu un tel drame. Notre but est de rendre notre maison plus sûre. »



Ampaseo : un pied dans la porte pour bien tenir fermement le rôle de sentinelle


Bien que n’étant pas destinataires de l’invitation, les membres d’Ampaseo ont été alertés par la presse. Ils ont alors décidé de se rendre à cette conférence de presse. Deux de leurs représentants, Jean-Pierre Fourny, co-président, et Gilles Peuzé, secrétaire, étaient sur place. Ils ont été accueillis, reconnus et remerciés par Mgr Laurent Perceroux au cours de la conférence de presse.


Ampaseo a accueilli à ce jour le témoignage de 23 victimes désireuses de confier leur histoire à une co-victime. Notre association continue inlassablement à se positionner en sentinelle, avec la précieuse collaboration des instances de reconnaissance et de réparation, la CRR et l’INIRR et aussi des médias.


Cette conférence de presse, clôturant un été marqué par l’aveuglement de l’Eglise (affaire Mgr de Kérimel) est une lueur d’espoir pour chaque victime.

L’Eglise a le devoir de protéger les victimes et non pas les siens, et de faire toute la vérité.


24 juillet 2025 - Communiqué

 Début juin, l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, a nommé au poste de

chancelier, le prêtre Dominique Spina, condamné en 2006 à cinq ans de prison,

dont un avec sursis, pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.

L 'association AMPASEO, au même titre que toutes les victimes de crimes sexuels commis

dans l'Eglise, s'insurge, horrifiée par la promotion du Père Spina à un poste de

responsabilité.

« Quel mépris envers nous, victimes d'un prédateur commun envers 170 enfants

d'Issé (44) et de Loctudy (29), ainsi que d'un grand nombre de victimes de Chavagnes

en Paillers (85), dans les années 60! C'est horrible ! C'est scandaleux !»

« Nous avons rencontré le pape François en novembre 2023. Il était parfaitement

conscient de la corruption qui régnait dans l'Eglise. « Car c'est de la corruption »

avait-il martelé, avant de nous demander « Pardon au nom de l'Eglise ».

Par cette nommination, Mgr Guy de Kerimel porte atteinte à la dignité humaine des

victimes-témoins et marque sa totale indifférence, son manque de respect total envers

celles et ceux qui crient leur désarroi d'avoir été abusé(e)s par l'Eglise.

Devant une telle abomination, une telle injustice, l'association AMPASEO enjoint

Mgr de Kerimel à revenir sur sa décision concernant Guy Spina, et à l'exclure

totalement et définitivement de toute fonction au sein de l'Eglise.

Un sourire s'en est allé...



Le mercredi 15 avril 2025 demeurera un date gravée dans les esprits. D'abord, dans ceux de la Famille de Philippe, emporté par la maladie de Charcot quelques jours auparavant. 
Puis dans ceux des membres de la famille Ampaseo dont Philippe était adhérent (son adhésion pour 2026 est déjà réglée!). 
Enfin, ce souvenir restera dans la mémoire de ses amis Isséens, Nortais et d'ailleurs, visiblement très touchés par sa disparition.
Ses Soeurs de Loctudy étaient là avec Jean pour les accompagner (Ghislaine étant absente). Tous ses Frères d'Issé se sont aussi déplacés pour cet ultime hommage. 
La cérémonie a été célébrée par Jean-Paul Russeil, en provenance de Poitiers (300 km) pour son ami rencontré à Rome. 
Sa prise de parole sur le poème de William Blake «Le voilier» , lu par la famille, fut magnifique d'espérance et très remarquée. 
Un texte a raconté notre parcours associatif avec Philippe, avec la découverte de sa maladie et son évolution, jusqu'à son décès.
Un accent a été porté sur les sévices subis dans son enfance, avec le profond regret de ne pas connaître l'épilogue de son histoire : la vérité. 
Cela a aussi marqué les esprits d'une assemblée, qui, selon les dires, n'avait jamais assisté à une si belle et si émouvante cérémonie dans l'église de Nort/Erdre, qui a résonné aux applaudissements nourris de toutes celles et de tous ceux qui on connu et aimé Philippe et son sourire immortel.
Un au-revoir sobre mais ô combien humain et fraternel, que Joseph a accompagné de son saxophone, jusqu'à la dernière demeure de Philippe. 

Le 28 novembre 2023, une journée très particulière au Vatican

 

"Je vous demande pardon au nom de l'Eglise" nous a dit ce jour-là le pape François. Qu'il repose en paix.

Malade, il nous avait dit : « Excusez-moi de parler ainsi avec cette grippe. J'espère que je ne vous la transmettrai pas. Merci pour tout cela. Il y a la joie de la rencontre, la joie de votre amitié. Mais derrière cette joie, il y a la souffrance. Une douleur peut-être longtemps cachée... et c'est terrible. Un dicton latin dit : "homo homini lupus", c'est-à-dire que l'homme est un loup pour l’autre homme. On le voit dans ces situations où l'un mange l'autre, le détruit. Je vous demande pardon au nom de l'Église. Je crois que je dois le faire et je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour lutter contre cette corruption, car c'est de la corruption qu'il s'agit. Je vous remercie de votre patience.

Bilan : A l'invitation de la Conférence des Evêques de France, les victimes se rencontrent à Paris le 12 avril

Comment et quand avancerons-nous avec la CEF ? 

C’est avec cette impression que nous quitterons les lieux. 

L’intérêt principal de la rencontre est d’avoir échangé avec d’autres victimes. 


Des victimes motivées. Jusqu’à quel point ?

Malgré une invitation arrivée très tardivement nous étions 40, venus de toute la France. Ce qui illustre la volonté des victimes d’avancer ! Encore faut-il qu’ils puissent être pleinement entendus. 

Certaines victimes travaillent depuis plusieurs années avec la CEF, il est à noter que jamais un ordre du jour a été établi, jamais il n’y a eu de compte-rendu de réunion. Et ces victimes, qui auraient pu prendre place dans le dispositif depuis bien longtemps sont fatiguées. C’est à se demander si un phénomène d’usure des victimes n’est pas attendu de la part de la CEF.

De plus nous savons qu’une nouvelle équipe va prendre place en juillet prochain à la CEF, aucun membre de cette nouvelle équipe n’était présent à la réunion.


Un système sans hiérarchie

L’organisation même du système des évêques de France fait que chacun agit à sa guise dans son diocèse, il n’y a pas de hiérarchie. Selon les diocèses, les cellule d’écoute sont très diversement organisées, plus ou moins efficaces. 

Et les services des diocèses ne communiquent pas entre eux, n’échangent pas sur le sujet qui nous préoccupe. Il y a donc un problème majeur pour mettre en place des formations qui soient pleinement efficaces.

Un diplôme universitaire pris en charge par la CEF pourrait être proposé aux écoutants et aux victimes.

Les évêchés renvoient généralement vers « France Victimes » les personnes qui se manifestent auprès d’eux, ils sont finalement assez peu nombreux, ce qui est logique : une victime appelle rarement son bourreau mais cela nous le savions déjà.


Enseignement catholique absent

Chacun a regretté l’absence et le silence assourdissant des responsables de l’enseignement catholique. La colère gronde. Car la prévention dans les écoles est inexistante de façon concertée.


Une multitude de compétences chez les victimes

Nous avons ensuite fait des ateliers dans lesquels nous avons pu constater la diversité de compétences chez les victimes. Il est indispensable de repérer ces compétences pour construire un groupe efficace. L’expérience de certains en matière d’écoute est également un atout précieux.

Je reviendrai ultérieurement sur ces atelier à 6 ou 7 personnes car des idées intéressantes en sont sorties.


Victimes adultes, sujet brûlant

Il a été question également de la prise en charge des victimes adultes. Vaste débat d’actualité qui nous dépasse un peu mais qui est vécu très diversement pour ne pas dire avec des divergences très nettes au sein même de la CEF, de la Corref et des organismes de reconnaissance et de réparation. La colère gronde là aussi.


Nous attendons des engagements clairs de la part de la CEF et une implication de l’enseignement catholique sur le sujet. 

Il est urgent de mettre en place un comité de victimes, une entité reconnue, institutionnalisée, qui veillerait à ce que les engrangements soient pris, mis en place et opérationnels. Ainsi peut-être pourrions-nous songer à établir des liens de confiance ? 

Libération 01/04/2025 : Le viol est un crime

«On n’est pas arrivés", appuie de son côté la coprésidente de l’association pour la mémoire et la prévention des abus sexuels dans l’Eglise catholique de l’Ouest, Michèle Le Reun-Gaigné. 
"Le viol est un crime. Il faut que les évêques descendent du ciel, il faut qu’ils l’intègrent, qu’ils se mettent à la hauteur des victimes»

Bilan : Lourdes, Invitation des victimes pour le point d'étape sur la lutte contre les violences sexuelles

Les 31 mars et 1er avril, les collectifs de victimes ont été conviés à Lourdes lors d'une session consacrée à la lutte contre les violences sexuelles. Nous étions deux représentants de l'association Ampaseo, voici notre ressenti à l'issue de ces deux journées.


Antoine Garapon, président de la CRR,  Sylvette Toche, référente CRR, Véronique Margron, présidente de la Corref, Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’Inirr, Michèle et Gilles, Ampaseo 

Notre perception concernant les échanges avec les évêques de France lors de cette session
La présence massive des évêques a été impressionnante pour les victimes. Les interactions ont été parfois surréalistes, avec une distance perceptible de la part de certains évêques face aux réalités vécues par les victimes. Le langage utilisé par les évêques, préférant le terme "abus" à "crime" ou "viol", a souligné un décalage dans la perception de la gravité des actes.
Par ailleurs, si les évêques étaient parfaitement reconnaissables, nous avons éprouvé des difficultés à repérer les rôles des “civils”.

Thèmes importants abordés
Les échanges ont porté sur la perte de liberté des victimes, le caractère systémique des violences et du silence qui les entoure, ainsi que l'humiliation subie. L'effondrement des piliers de l'enfance a été évoqué. 
Des présentations ont également porté sur les outils et les formations mis à disposition des évêques concernant la pédocriminalité, avec la constatation d'une appropriation inégale de ces ressources. 
La question de la surveillance au sein de l'enseignement catholique est restée en suspens.

Perception de la notion de "justice" et de "réparation" durant la session
Jean-Marc Sauvé (président de la CIASE) a qualifié ce qui s'est passé de "dégueulasse" et de "crime parfait". Il a mis en avant la qualité du partenariat avec les victimes, soulignant l'idée d'un enrichissement et d'une réparation mutuelle. 
L'Église de France aurait inventé une nouvelle forme de justice née du désastre. 
Un atelier sur les structures réparatrices, animé par Marie Derain de Vaucresson et Antoine Garapon, en présence de Véronique Margron a été un moment positif, chaleureux et intime.

Les moments ou interventions qui nous ont particulièrement marqués
Plusieurs moments ont été marquants : la prise de parole poignante d'une victime de Bétharram racontant les sévices subis et la destruction de son rêve d'enfant a profondément ému l'assemblée. 
Le spectacle "Les enfants du silence", retraçant le parcours d'une victime, a également été très fort et a suscité une vive émotion. 
L'intervention de Jean-Marc Sauvé a aussi marqué par sa force.

Notre perception concernant l'engagement de l'Église dans la lutte contre les violences sexuelles
Malgré la mise en place d'actions pour combattre les violences sexuelles par l'Église catholique, nous avons constaté que le chemin à parcourir reste long et sinueux. Des inerties et des différences de perception persistent au sein du corps ecclésiastique. 
La manière dont on devient évêque ("la grâce qui tombe") a soulevé des questions quant aux mécanismes de responsabilité et de compétence. 

Les prochaines étapes à la suite de cette session
La CEF organise une réunion pour les victimes à Paris le 12 avril, à laquelle nous participerons. 
Nous exprimons notre gratitude envers Éric de Moulin-Beaufort pour son invitation et sa volonté sincère de faire la vérité « car la vérité rend libre ».

Ampaseo veille, écoute et encourage les victimes à établir cette vérité, souhaite collaborer avec les acteurs de la prévention (ce qui est en cours), l’Eglise et l’enseignement catholique pour que plus aucun enfant ne soit brisé, jamais.
À notre corps défendant nous sommes témoins “privilégiés” de ces viols et violences et en connaissons parfaitement les ravages toute une vie durant.


Point d’étape sur la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église, à Lourdes

La Conférence des évêques de France a organisé ce 31 mars et 1er avril un point d’étape sur les mesures mises en œuvre pour lutter contre les violences sexuelles dans l’Église depuis la remise du rapport de la CIASE.
Les représentants de collectifs de victimes, dont l’association Ampaseo étaient conviées à Lourdes.

Suite à la remise du rapport de la CIASE, la Conférence des évêques de France (CEF) a mis en place des Groupes de travail en novembre 2021. Ils ont rendu leur rapport lors de l’Assemblée plénière de mars 2023. Un certain nombre de leurs propositions ont été votées par les évêques. Trois personnes ont été désignées pour suivre l’avancement concret de ces résolutions. Voici le rapport et les annexes de leur état des lieux .