L’ASSOCIATION AMPASEO, RECONNUE D’INTÉRÊT GÉNÉRAL, EST HABILITÉE À RECEVOIR DES DONS DÉDUCTIBLES DES IMPÔTS À HAUTEUR DE 66% POUR LES PERSONNES PRIVÉES ET 60% POUR LES PERSONNES MORALES

Rome, 13-16 septembre 2025 : Jubilé de la consolation


La Conférence des évêques de France (CEF) a proposé et accompagné un pèlerinage axé sur l’espérance pour des personnes victimes de violences sexuelles, du 13 au

16 septembre 2025 à Rome. Le jubilé de la consolation qui a rassemblé 40 personnes dont 20 victimes, s’inscrit dans le cadre de l’année jubilaire « Pèlerins d’espérance ».

Trois membres d’Ampaseo y ont participé : Michèle, sa fille, Bernard et Janine son épouse.


Bernard nous livre ses impressions :


Au moment de l'accueil, il y a des attentes formulées et des témoignages spontanés. Quelques-uns de ces derniers mettent le groupe dans le bain rapidement. Les attentes exprimées par des mots convenus sont en lien avec l'esprit de la consolation. Les témoignages relèvent plus d'un état d'esprit émotionnel à décharger ou à soulager. Ces derniers vont susciter des réflexions puis des réactions les jours suivants, notamment de la part des organisateurs et autres, membres ou proches de l'Eglise.

Les temps de prière, (facultatifs comme tout le reste, jamais rien n'était obligatoire) comme le mot l'indique semblent très importants, des temps forts, pour les croyants. Quant aux autres, c'est, au choix, l'observation ou l'absence. Selon le désir des organiseurs, pleins de bonne volonté, tout se déroule dans le respect des différences et la liberté de chacun. Après notre vécu blessé, on peut parfois s'interroger sur la pertinence des proposénoncés.

Les repas sont des moments d'échanges, parfois de confidence en rapport avec des expériences personnelles souvent particulières. Cela suppose se risquer facilement à de nouvelles compagnies de repas. Ce qui n'est pas

toujours spontané. On a pu y entendre des expressions de malaise, regrets et honte sincère envers l’Église de la part de croyants engagés ou de religieux présents.

Le Jubilé se veut une mise à plat, une remise à zéro. Avec le passage de la « Porte Sainte » on entre dans une lumière nouvelle, laissant derrière nous un sinistre ou obscur passé. Ce symbole à l'intérieur de la Basilique de Rome semble avoir un impact réel chez les croyants sincères. Pour les autres, il reste la reconnaissance institutionnelle que représente l'organisation de ce Jubilé de la Consolation.



L'arrivée du pape dans la Basilique Saint Pierre
se vit, par l'assemblée de 8000 cabossés par la vie, comme l'arrivée d'une star (photos tous azimut, applaudissements, debout sur les chaises, attroupement final pour l'approcher…) Et pourtant, cet homme, le pape Léon, donne plutôt une impression de réserve et de modestie, l'inverse d'une star. Là encore, pour les croyants, l'effet est magique.

Par défaut, l'évêque d'Amiens Monseigneur Le Stang, sera notre porte-parole auprès de Léon XIV.


La parole du pape : Léon nous a parlé du langage des larmes qui sont « un cri implorant compassion et réconfort, mais avant tout, elles sont libération et purification des yeux, des sentiments, des pensées. Il ne faut pas avoir honte de pleurer puisque c'est une façon d'exprimer notre tristesse et notre besoin d'un monde nouveau. Ce langage des larmes nous parle de notre humanité faible et mise à l'épreuve mais appelée à la joie ». Léon a rappelé Saint Augustin qui écrit : « Je cherchais l'origine du mal, sa racine… Et si Dieu, qui est bon, a créé toutes bonnes choses, alors, d'où vient le mal ?» Il y a en effet, a expliqué Léon des « questions qui nous replient sur nous-mêmes et nous divisent intérieurement et par rapport à la réalité » et des « pensées dont rien ne peut naître si elles nous isolent et nous désespèrent, elles humilient aussi notre intelligence ». Il est donc préférable que la « question soit une protestation, une plainte, une invocation de cette justice et de cette paix que Dieu nous a promises » « Jetons un pont vers le ciel même si celui nous semble muet » a recommandé Léon. Et aussi : «L'espérance ne déçoit pas », « Là où il y a le mal, nous devons rechercher le réconfort et la consolation qui le vainquent et ne lui laissent aucun répit » .« Ne rester jamais seul », «Poser sa tête sur une épaule qui vous console, qui pleure avec vous et vous donne de la force, est un remède dont personne ne peut se priver». « Là où la douleur est profonde, l'espérance qui naît de la communion doit être encore plus forte ». « La douleur ne doit pas engendrer la violence ; la violence n'est pas le dernier mot, car elle est vaincue par l'amour qui sait pardonner.

La plus grande libération vient du pardon ». « Il y a aussi la souffrance collective de population entière. Que les responsables des nations écoutent particulièrement le cri de tant d'enfants innocents afin de leur assurer un avenir qui les protège et les console ».


La synodalité dans l’Église nous est présentée par Sr Nathalie Becquart. Cette démarche prend son origine dans Vatican 2. Il s'agit de travailler plus en horizontalité et moins dans la verticalité habituelle de l'institution. Selon le pape François, le Synode (2021-2024) se voulait un moyen de lutte contre les abus et contre le cléricalisme. Il s'agit de promouvoir le discernement par les consultations horizontales à tous les niveaux de pouvoir.

Développer l'égalité (de genre, de statut...) et la réciprocité, créer une nouvelle façon de prendre les décisions

ont pour but de cheminer ensemble et éviter les abus liés souvent au pouvoir.

Le bilan mis en commun, par groupes puis en global révèle une relative satisfaction générale. La présence d'une psychologue rattachée à la CEF est très appréciée, notamment lors du bilan de groupe des conjoints. Quelques réflexions entendues : Je n'attendais rien mais j'ai eu de belles surprises dans les échanges. Je repars satisfait d'une certaine reconnaissance. Pas suffisamment de temps d'échanges d'expériences. Manque du contact avec le pape. Après l'Inirr, je ne me sens plus victime. L'Eglise institution reste lointaine mais il y a des religieux très humains et même quelques héros mais aussi hélas quelques salauds comme partout quand il y a un pouvoir…



AMPASEO
est apparemment connue par plusieurs personnes. On a pu évoquer son existence en plusieurs circonstances, à l'accueil, lors des repas, de la conférence sur la synodalité, au bilan… et par la distribution de 
quelques cartes ou de l'excellent marque page.


En conclusion, il s'agissait de consoler des victimes, donc, à priori, les reconnaître pour celles qui ne se sentent pas déjà reconnues comme telles. Selon les croyances de chacun, les actes symboliques, les moments de prières, les messes, la déambulation dans la Cathédrale Saint Pierre, le passage de la «Porte Sainte », l'arrivée du pape puis sa parole adressée aux victimes, constituent, malgré tout, globalement, un acte de reconnaissance officielle par l’Église et peut-être aussi par la société au travers des organisateurs et des accompagnants présents. Le tout restera perçu par chacun en fonction de sa propre histoire, ses croyances personnelles et son engagement individuel.